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La Petite Okara : « En 2022, j’aimerais lancer un produit, ou plus, en collaboration avec une marque engagée dans le végétal. »

Ces dernières années, les entreprises font de plus en plus appelle aux influenceurs et créateurs de contenu pour se faire connaître et mettre en avant leur produits. En effet, les recommendations de ces personnalités publiques jouent un rôle important dans les décisions d’achats des consommateur. Comme le secteur végane ne fait pas exception à la règle, nous avons invité Marion Lagardette, végane et créatrice de contenu élue Personnalité de l’Année lors des Trophées de l’Alimentation Végétale, afin de comprendre son parcours, son métier et sa manière de collaborer avec les entreprises du végétal.

Tout d’abord, parlez-nous de vous, de votre parcours et de ce qui vous a amené à devenir créatrice de contenu ?
Je m’appelle Marion Lagardette, j’ai bientôt 28 ans, j’aime les lasagnes aux PST, chanter au karaoké et lire sur des sujets engagés.
En ce qui concerne mon parcours pro, je suis diplômée en communication et à l’origine, je ne pensais pas du tout emprunter la voie de la création de contenu. C’est en devenant vegan en 2014 à la fin de mon BTS, que j’ai totalement changé ma façon de voir mon avenir professionnel. Très vite j’ai souhaité m’orienter vers un métier utile pour la cause animale, je commençais à me passionner pour la cuisiner végétale et j’ai d’abord eu l’idée de lancer des plateaux repas à destination des entreprises dans la région lyonnaise. Je n’ai pas poursuivi ce projet et je me suis consacré pendant 2 ans, avec ma compagne, à rénover une maison pour ouvrir un gîte avec tables d’hôtes vegan. Pendant les travaux, j’ai ouvert un compte Instagram, un blog pour partager mes recettes et nous avons même exposé à la Veggie World afin de faire connaître notre futur gîte.
C’est peu de temps après l’ouverture que nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas fait pour nous et que nous n’allions concrètement pas nous épanouir dans ce métier. On apprend de ses erreurs, et même si pendant quelques mois j’ai été assez déboussolée par cette décision, j’ai continué mes réseaux en passion.

Fin 2017, je me décide à ouvrir ma chaîne YouTube. C’était un rêve que de partager sur cette plateforme, je ne savais pas où cela allait me mener mais je me suis découvert une passion pour la création vidéo. J’aime faire le show devant la caméra et monter la vidéo afin de la rendre la plus agréable possible. Petit à petit ma communauté a augmenté, j’ai gagné la confiance et le soutien des végens comme je les appelle ! Et c’est en continuant avec assiduité jusqu’en 2019 que mon travail sur les réseaux a commencé à prendre de la valeur auprès des marques. Je me suis donc déclarée en auto-entrepreneur et depuis quelques années j’ai le plaisir de dire que je vis de ma passion et que je trouve du sens à ce que je fais. Je travaille avec de superbes entreprises qui me font confiance pour créer des recettes autour de leurs produits, filmer des vidéos qui mettent en avant leur valeur, etc.
Ce qui est marrant c’est que finalement aujourd’hui je travaille aux côtés des marques et des chargés de communication mais je suis de l’autre côté et je préfère être à cette place.

La Petite Okara
© La Petite Okara

Parlez-nous de votre parcours vers le véganisme et de ce que cela représente pour vous.
Avant de devenir vegan en 2014, j’ai été pescétarienne pendant 2 ans, c’est-à-dire que je mangeais du poisson mais pas de la viande. C’est bien sûr une démarche incomplète mais ça a été ma porte d’entrée vers le véganisme. Tout a commencé avec une prise de conscience autour du foie gras puis je me suis renseigné davantage sur la cruauté animale grâce au reportage Earthlings et aux informations diffusées par L214.
J’ai ensuite regardé d’autres reportages, lu sur le sujet mais c’est vraiment après le visionnage de Earthlings j’ai pris la décision de devenir vegan. C’est une des meilleures décisions de ma vie ! Ça fait tellement sens pour moi, je ne supporte pas l’injustice et je me sens alignée avec l’amour et le respect que je porte aux animaux. Je suis sincèrement heureuse de ne plus participer, ou en tout cas le moins possible, à la souffrance animale et d’encourager l’éveil des consciences sur ce sujet. Je reçois beaucoup de messages de personnes qui ont diminué ou arrêté de consommer des produits animaux grâce à mes vidéos et à chaque fois ça me motive pour continuer ce que je partage. En janvier 2021, j’ai sorti mon livre « 30 jours pour devenir vegan » aux éditions Solar qui s’inscrit dans la continuité de mes partages et donne de nombreux conseils et recettes pour démarrer dans le véganisme.
J’ai voulu créer le livre que j’aurais aimé avoir en devenant vegan.

Vous avez récemment remporté le Prix de la Personnalité de l’Année lors des Trophées de l’Alimentation Végétale. Les sujets liés au véganisme et à la cuisine végétale ont-ils toujours été au centre de la création de votre contenu ?
Oui tout à fait ! C’est après être devenue vegan que je me suis inscrite sur les réseaux en tant que La petite Okara pour partager autour de cette thématique. Je trouvais que c’était un sujet très peu abordé et j’avais envie de montrer mon quotidien avec mes repas, les thématiques qui m’animent, les produits cosmétiques non testés et sans produits d’origine animale que j’utilise, etc.
Il y a d’autres thématiques que j’ai traité par la suite sur la chaîne notamment des sujets engagés comme le féminisme ou la communauté LGBT+ car pour moi ça s’inscrit dans la notion de convergence des luttes et comme ce sont des sujets qui m’animent également, je trouve qu’ils ont totalement leur place aux côtés des enjeux éthiques et écologiques.

Marion Lagardette © La Petite Okara
Marion Lagardette © La Petite Okara

Quelles sont vos valeurs et comment sélectionnez-vous les marques avec lesquelles vous collaborez ?
Comme je suis vegan, je collabore avec des marques alimentaires qui se spécialisent dans le végétal. En bonus, si c’est bio, équitable et/ou made in France c’est encore mieux !
Je refuse tout ce qui est pratiques commerciales douteuses comme le drop shipping mais également lorsque la marque inonde les réseaux sociaux de pubs et se forge une mauvaise réputation auprès du public avec ces pratiques.
Je porte aussi beaucoup d’attention à la qualité des produits en préférant tout ce qui est durable. D’une manière générale, je tiens à rester honnête dans ma démarche et je ne souhaite pas recommander des produits que je n’aime pas, qui ne me conviennent pas ou que je n’achèterais pas.

Y a-t-il une marque avec laquelle vous rêvez de collaborer ?
J’ai la chance de travailler déjà avec de super marques. Certaines me soutiennent depuis le début de mon activité professionnelle sur les réseaux comme c’est le cas de KoRo, monbento et Végétal Square.
Petit à petit j’ai été amenée à collaborer avec d’autres marques qui ont su faire leur place dans le monde végétal comme Jay and Joy, Petit Veganne, Tartex, Soy ou encore Provamel.
Je peux également travailler avec des marques éthiques qui ne sont pas forcément dans le secteur de la food, je pense à Organics Basics et Aglaïa and Co.
Je n’ai pas de nouveaux exemples en tête pour une collaboration rêvée mais je ne les connais certainement pas toutes, alors n’hésitez pas à me contacter si vous pensez que votre entreprise peut rejoindre ma belle liste de partenaires.

Présentez-nous votre activité en quelques chiffres clés.
5 millions de vues totales sur ma chaîne Youtube.
Plus de 70 000 abonnés sur Instagram, autant sur Youtube et 22 000 sur Facebook.
Plus de 90 % de femmes qui me suivent et une majorité de 25 -34 ans.
130 000 pages de mon blog affichées par mois.

Le gras dur, foie gras végétal de La Petite Okara © La Petite Okara

Quels sont les derniers produits coup de cœur que vous avez pu tester ?
Récemment j’ai découvert la gamme Green Cuisine de Findus trouvable au rayon surgelé des supermarchés et qui est majoritairement végétalienne. J’ai beaucoup aimé leurs boulettes, le pané végétal et les nuggets que j’utilise personnellement en remplacement du poisson pané.
Cette année, gros coup de cœur pour le bloc Blanc Grec de Violife que j’ai adoré mettre dans mes salades cet été et sur les pizzas. J’ai aussi apprécié les merguez Happyvore qui sont bien parfumées et juteuses. Dernièrement, j’ai adoré déguster l’entremet cerise griotte, chocolat et praliné créé par Les ateliers de la Veggisserie et commercialisé sur le site de Végétal Square.
En maquillage, toute la marque Beauty Bay qui est cruelty free et vegan et qui propose pour les palettes des couleurs vives affirmées !

Et quels sont les produits dont vous ne pouvez-vous passer ?
Je commence avec mes indispensables pour donner du goût : le tamari, le miso et la levure maltée !
Pour citer quelques produits frais, le tofu fumé au bois de hêtre de Soy, le yaourt de soja à la Grecque de Sojade ou encore le Joséphine de Jay and Joy sont des incontournables que vous retrouverez régulièrement dans mon réfrigérateur !
Je cuisine au quotidien avec mon faitout basse température Ecovitam qui a un fond épais parfait pour ne pas faire accrocher ou brûler les aliments !
Niveau soins de la peau, je n’utilise pas de crème hydratante mais le combo naturel huile végétale (La Lumineuse d’Héloïse Monchablon) et aloe vera. Pour le maquillage l’une de mes marques cruelty free et vegan préférées est Nabla.
Pour la mode éthique j’aime beaucoup les vêtements de chez Noyoco et les chaussures de Will’s vegan store.
Et pour l’entretien de la maison, il n’y a rien de plus efficace que les produits naturels. Vinaigre blanc, bicarbonate de soude, percarbonate de soude et savon noir (super dégraissant !). J’ai aussi découvert cette année les torchons et nettoyants écologiques de chez H2O qui sont très qualitatifs.

pancakes La Petite Okara
© La Petite Okara

Quelles sont les prochaines étapes prévues pour le développement de votre activité ?
J’aimerais faire éditer un livre qui rassemble mes recettes les plus populaires avec bien entendu de nouvelles exclusives, c’est une demande que j’ai depuis plusieurs années et le format papier peut être très pratique.
En 2022, j’aimerais lancer un produit, ou plus, en collaboration avec une marque engagée dans le végétal. Rien n’est décidé encore mais c’est un projet qui m’anime. Finalement, c’est vrai que lorsque je partage une recette le résultat peut ne pas être exactement le même chez les différentes personnes qui la réaliseront alors qu’avec un produit commercialisé on peut obtenir un résultat régulier d’une boîte à l’autre. Je pense aussi à quelque chose qui sera rapide à réchauffé ou prêt à l’emploi.
Et le plus important, continuer de partager sur les réseaux sociaux en proposant du contenu varié et original comme j’aime le faire. Je viendrais bientôt filmer des moments en cuisine chez mes abonnés dans une série façon « j’irai cuisiner chez vous » et des reportages d’entreprises engagées en venant filmer dans leurs locaux. Je réfléchis aussi à des reportages ou projets vidéo plus conséquents dans les années à venir. Stay tuned !

Quelles sont vos prédictions pour l’évolution du marché végane ? En France et à l’international. Quelles évolutions avez-vous pu observer depuis que vous êtes végane ou que vous avez commencé votre activité de créateur de contenu ?
Depuis 2014, je constate une grosse avancée de l’offre vegan en France. Aujourd’hui, on trouve bien plus facilement des alternatives aux produits laitiers et à la viande dans les supermarchés, et plus seulement dans les magasins spécialisés ou bio. Il y a beaucoup de marques non éthiques qui ont senti le filon et qui s’attaquent au marché pour cibler les flexitariens ne nous leurrons pas, c’est rare qu’il y ait une vraie prise de conscience éthique ou écologique derrière. Mais si ça peut aider des personnes à arrêter ou réduire les produits d’origine animale c’est le principal.
D’un point de vue de la restauration, je constate que l’offre s’est élargie dans les grandes villes françaises, surtout à Paris. Mais dans les petites provinces il reste rare de trouver des restaurants végétaliens ou avec de vraies propositions végétaliennes inscrites sur la carte. Ce serait chouette qu’on puisse avoir une vraie offre de partout et s’il vous plait, pas que des burgers ! J’ai hâte de pouvoir aller un jour en Bourgogne déguster un bon seitan bourguignon ou des quenelles végétales à Lyon.
Il est difficile de m’exprimer sur l’offre internationale, ma dernière visite au SIRHA de Lyon m’a permis de découvrir de nouvelles marques majoritairement européennes mais il faut avouer qu’elles étaient minoritaires face aux nombreux stands mettant encore en avant des produits d’origine animale.
Ça avance mais certainement pas assez vite…

La Petite Okara
© La Petite Okara

Souhaitez-vous partager d’autres informations à nos lecteurs ?
Pour les entreprises qui liraient ces lignes, j’aimerais sensibiliser sur le métier de création de contenu encore trop méconnu et parfois méprisé. Envoyer simplement des produits à un influenceur et demander en échange, sans rémunération, un post, des stories et une vidéo n’est plus acceptable et ne s’inscrit certainement pas dans une démarche éthique.
Quand vous budgétisez votre plan de communication, pensez bien à allouer un budget à des créateurs et créatrices de contenus correspondant à vos attentes. Pour ma part, je suis toujours là pour vous accompagner dans votre communication et vous conseiller au mieux pour atteindre vos objectifs. Les marques avec qui je travaille sont fidèles et sincèrement contentes de nos collaborations.
Si vous souhaitez échanger avec moi au sujet d’un projet, évitez les DM instagram qui peuvent être perdus et n’hésitez pas à me solliciter par mail : contact@lapetiteokara.fr
J’espère que cette interview aura piqué votre curiosité, on se retrouve très vite sur les réseaux sociaux ! @la.petite.okara

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