Alimentation et boissons

Canada : Rawesome souhaite changer la définition de « fromage » pour la rendre plus inclusive

L’entreprise canadienne Rawesome, qui commercialise dans plus de 600 points de vente des gâteaux crus et des fromages véganes fabriqués à partir de noix de cajou, a décidé de s’adresser aux tribunaux afin de demander à ce que le terme « fromage » soit redéfinit afin d’être plus inclusif et qu’il ne se restreigne plus aux fromages laitiers.

Cette démarche fait suite à l’amende que la société avait reçue en 2018 par la ville de Montréal pour avoir utilisé le terme « fromage » alors que l’entreprise commercialisait un fromage végétal et non laitier.

D’après Métro, « une demande introductive d’instance en jugement déclaratoire a été déposée à la Cour supérieure le 22 octobre afin que la désignation « fromage » puisse également s’appliquer aux produits faits à base de végétaux. » Actuellement, le règlement indique que pour être désigné comme « fromage », un produit doit avoir des composantes laitières, ce qui n’est pas le cas des fromages véganes.

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Tzatziki végane © Rawsome

L’entreprise Rawsome précise que les lois doivent évoluer selon leur époque et les changements d’attitude des consommateurs. Or, cette loi date de 1979, date à laquelle le véganisme était extrêmement peu répendu. Le mot « vegan », n’a d’ailleurs été inventé qu’en 1944 par Donald Watson, créateur de la Vegan Society

« Le terme fromage n’appartient plus à l’industrie laitière puisque le marché est dorénavant inondé d’alternatives non-laitières aux fromages », a déclaré Rawsome dans le document déposé à la Cour supérieure. Avant de poursuivre : « Il y a une demande importante et grandissante auprès des consommateurs pour des fromages non-laitiers ; il serait contre l’intérêt du public de ne pas pouvoir décrire avec précision et véracité la nature des produits, soit des fromages non-laitiers ».

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Bûche de Noël © Rawsome

La société avance également le fait que la loi ne propose aucune alternative afin de désigner les fromages végétaux tout en se conformant avec la législation : « Il s’agit d’une limitation opérationnelle qui nécessite l’intervention de la cour ».

Les procureurs généraux du Québec et du Canada ainsi que l’Agence canadienne d’inspection des aliments représenteront la défense de cette demande introductive d’instance en jugement déclaratoire.

Côté français, l’Union Européenne a interdit en 2017 l’utilisation des termes liés aux produits laitiers pour désigner des produits 100% végétaux ne contenant pas de protéines animales. Ainsi, les termes « lait », « fromage, « crème » ou encore « beurre » sont à proscrire.

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