Environnement et durabilité

Spécial : La pêche durable ne sauvera pas les mers. Les produits de la mer d’origine végétale oui.

Mercredi 24 mars le documentaire Seaspiracy, des mêmes réalisateurs que Cowspiracy, est sorti sur Netflix. Ces dernières années, nous observons une inquiétude grandissante concernant la cruauté envers les animaux et l’impact environnemental causé par l’élevage. Cependant, les préoccupations pour la faune marine ont été beaucoup moins perceptibles et l’industrie de la pêche – qui génère plus de 160 milliards de dollars par an – reste parmi les plus lucratives au monde.

Ce qui se passe avec l’industrie de la pêche ne rencontre que peu d’écho dans la conscience des consommateurs. Ce n’est pas si surprenant puisque l’on considère ce monde – les profondeurs de la mer – comme très éloigné du nôtre, comme si nous avions à faire à une autre planète. L’indifférence à l’égard de ces espèces favorise la propagation de mythes qu’il convient de détruire. En premier lieu, bien qu’habituellement nous n’ayons que peu d’empathie pour les poissons, ceux-ci ont beaucoup plus de conscience que nous le croyons et les preuves scientifiques qui le démontrent sont très nombreuses.

Toutefois, les temps et les perceptions sont en train de changer progressivement.

« Heureusement, un mouvement croissant s’est développé récemment en faveur du bien-être des animaux aquatiques et défendant ainsi ces animaux sans voix », affirme Christine Xu, responsable d’initiatives stratégiques à l’Aquatic Life Institute, une ONG qui a créé la première alliance pour le bien-être des animaux aquatiques en suivant ainsi le modèle de l’Open Wing Alliance.

The Aquatic Life Institute
@ kizilkaya_zafer – The Aquatic Life Institute

Pourtant, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, 75% des poissons du monde sont toujours victimes de la surpêche.

De plus, chaque année, des milliers de dauphins, de requins, de tortues de mer et de baleines meurent prisonniers des filets de pêche. En outre, les « filets fantômes » qui sont perdus ou abandonnés dans l’océan représentent 10 % des déchets plastiques retrouvés dans la mer. On en retrouve entre 500 000 et 1 million de tonnes par an. Des preuves documentées montrent que les labels de « pêche durable » sont peu fiables et manquent cruellement de transparence quant à la manière dont cette industrie apporte sa contribution à la durabilité.

Solutions

Les choses sont néanmoins en train de changer. L’industrie émergente des substituts d’origine végétale propose une solution à ceux qui aiment le goût des produits d’origine animale. L’essor de la révolution des fruits de mer végétaux a déjà commencé. Selon Future Market Insights, le marché des produits de la de mer végans devrait croître de 28% par an au cours de la période 2020-2030.

Récemment, Vegconomist a publié un rapport sur l’évolution des entreprises proposant des produits de la mer d’origine végétale dans le monde. Parmi celles-ci, Gathered Foods, le fabricant du thon végétal Good Catch, qui a récemment annoncé l’extension de sa boutique en ligne afin d’y offrir l’ensemble de ses produits en vente directe aux consommateurs. Les produits de la mer véganes de Good Catch sont désormais disponibles chez trois fournisseurs du secteur de la restauration aux États-Unis : Veggie Grill, Whole Foods et Bareburger.

Prime Roots a récemment lancé des raviolis de homard végétaliens et Quorn ses langoustines véganes au Royaume-Uni. La Plant Based Seafood Co a lancé sa gamme primée Mind Blown dans le commerce de détail, et le célèbre pilote de F1 Lewis Hamilton a lancé un filet de poisson végane pour concurrencer McDonald’s

Il ne fait aucun doute que le remplacement des produits de la mer traditionnels par des produits véganes a le potentiel de sauver d’innombrables animaux qui vivent sous la mer, ainsi que la mer elle-même, l’écosystème le plus grand et le plus profond de la planète.

 

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